8 juillet 2007
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Les chassés-croisés des éleveurs de Bison Futé débutent, ont débuté, vont débuter, débutèrent que déjà Valérie Maurice de Point Route retrouve la joie de vivre qui l'abandonne les autres mois de l'année. Il faut la voir frétiller d'allégresse en annonçant de possibles ralentissements sur la Rocade-Nord près de Grenoble ou prévoir avec jubilation une trentaine de morts d'enfants carbonisés sous la chaleur asphyxiante des vitres fermées.
On ne le dira jamais assez, mais l'été reste la meilleure saison pour se débarrasser des enfants envahissants. Surtout que de nos jours, les voitures sont si spacieuses qu'on peut facilement y mettre trois, voire quatre bébés, en serrant bien. Il y a tellement de parkings que choisir en devient presque indécent.
J'ignore par quel cheminement Valérie Maurice a décidé de consacrer sa vie aux bouchons, quand d'autres les font seulement sauter.
Raconter, et ce même par temps de pluie, les aléas du trafic autoroutier pour l'unique plaisir d'aider les infanticides du volant, voilà quelque chose qui me fascine.
Myblack dispose à peine d'un permis de conduire, décroché au troisième essai sans jamais le vouloir. Il trouve la vie de piéton plus rassurante que celle de vassal d'une machine motorisée ne possédant même pas le droit de vote.
De tous les animaux médiocrement réalisés en 3D par des publicitaires semi-millionnaires, Bison Futé est mon préféré. A sa grande bonté, la concurrence est clémente. Crazy Frog corrompt la jeunesse, Mimie Mathy se répète et le poisson Croustibat, élégamment bâti, est si séduisant qu'il doit se taper au moins la moitié du Pacifique Sud - ne me laissant que l'évier pour assouvir mes pulsions physiques.
J'ai toujours trouvé le chien Chocapic terriblement violent, à la limite du banditisme, principalement quand il détruit un barrage hydraulique érigé avec l'argent des contribuables uniquement pour satisfaire la soif de son camarade publicitaire.
Bison Futé me plaît bien, il est plutôt malin, ingrat de visage, les bras atrophiés et le bermuda jaune. Il me parle, il parle à Myblack, il parle aux vrais gens, ceux qui portent des bermudas jaunes. Bison Futé est intelligent, il affiche pour chaque jour une couleur nationale, retraçant le niveau de la circulation du jour : Vert, Orange, Rouge, Noir.
Devant les éternels chiffres désastreux de la sécurité routière, Bison Futé a choisi de préciser davantage sa signalisation. Je félicite cette décision salvatrice, en espérant qu'elle sauvera des vies et alertera l'opinion.
Cette nouvelle signalétique, la voici :
Rose
Aucun mouvement. Les routes sont aussi désertes que le cerveau de Loana, le temps est clair, les arbres oscillent, guidés par le vent, et profitent de l'accalmie pour bourgeonner en silence.
Rose foncé
Un vieux en tracteur roule lentement sur le bas-côté, quelques énergumènes osent franchir les 30 Km/h sur les départementales, une tortue traverse l'autoroute sans le moindre risque. Un homme hésite à passer la 3ème, et puis en fait non, à quoi bon ? Il est possible de pique-niquer au milieu de la route en ayant le temps de discerner les véhicules fonçant droit devant nous.
Bleu clair
La circulation se réveille doucement, on assiste aux premiers dépassements. L'ambiance est fraternelle, les piétons fredonnent du Bénabar et la ceinture de sécurité n'est qu'un gadget futile, dans cet habitacle douillet à quatre roux. Les hérissons ont le temps de lire l'intégrale de la Pléiade avant de traverser de l'autre côté.
Bleu
Les feux tricolores se mettent en action, il apparaît désormais utile de regarder avant de traverser. Les autoroutes accueillent les premiers téméraires, certains, orgueilleux, n'hésitent pas à brancher Rires et Chansons. Les gens ont la marche troublée et les klaxons éveillent l'instinct de survie chez certains usagers.
Vert
Premiers embouteillages aux heures de pointes, traverser en dehors des passages cloutés commence à être dangereux. Les insultes aux piétons fusent et, dans les soubresauts des vacarmes, on entend rugir les freins à mains dans les descentes. Les personnes âgées sont priées de rester chez elle pour ne pas heurter la sensibilité des chauffards pressés.
On ne le dira jamais assez, mais l'été reste la meilleure saison pour se débarrasser des enfants envahissants. Surtout que de nos jours, les voitures sont si spacieuses qu'on peut facilement y mettre trois, voire quatre bébés, en serrant bien. Il y a tellement de parkings que choisir en devient presque indécent.
J'ignore par quel cheminement Valérie Maurice a décidé de consacrer sa vie aux bouchons, quand d'autres les font seulement sauter.
Raconter, et ce même par temps de pluie, les aléas du trafic autoroutier pour l'unique plaisir d'aider les infanticides du volant, voilà quelque chose qui me fascine.
Myblack dispose à peine d'un permis de conduire, décroché au troisième essai sans jamais le vouloir. Il trouve la vie de piéton plus rassurante que celle de vassal d'une machine motorisée ne possédant même pas le droit de vote.
De tous les animaux médiocrement réalisés en 3D par des publicitaires semi-millionnaires, Bison Futé est mon préféré. A sa grande bonté, la concurrence est clémente. Crazy Frog corrompt la jeunesse, Mimie Mathy se répète et le poisson Croustibat, élégamment bâti, est si séduisant qu'il doit se taper au moins la moitié du Pacifique Sud - ne me laissant que l'évier pour assouvir mes pulsions physiques.J'ai toujours trouvé le chien Chocapic terriblement violent, à la limite du banditisme, principalement quand il détruit un barrage hydraulique érigé avec l'argent des contribuables uniquement pour satisfaire la soif de son camarade publicitaire.
Bison Futé me plaît bien, il est plutôt malin, ingrat de visage, les bras atrophiés et le bermuda jaune. Il me parle, il parle à Myblack, il parle aux vrais gens, ceux qui portent des bermudas jaunes. Bison Futé est intelligent, il affiche pour chaque jour une couleur nationale, retraçant le niveau de la circulation du jour : Vert, Orange, Rouge, Noir.
Devant les éternels chiffres désastreux de la sécurité routière, Bison Futé a choisi de préciser davantage sa signalisation. Je félicite cette décision salvatrice, en espérant qu'elle sauvera des vies et alertera l'opinion.
Cette nouvelle signalétique, la voici :
Rose
Aucun mouvement. Les routes sont aussi désertes que le cerveau de Loana, le temps est clair, les arbres oscillent, guidés par le vent, et profitent de l'accalmie pour bourgeonner en silence.
Rose foncé
Un vieux en tracteur roule lentement sur le bas-côté, quelques énergumènes osent franchir les 30 Km/h sur les départementales, une tortue traverse l'autoroute sans le moindre risque. Un homme hésite à passer la 3ème, et puis en fait non, à quoi bon ? Il est possible de pique-niquer au milieu de la route en ayant le temps de discerner les véhicules fonçant droit devant nous.
Bleu clair
La circulation se réveille doucement, on assiste aux premiers dépassements. L'ambiance est fraternelle, les piétons fredonnent du Bénabar et la ceinture de sécurité n'est qu'un gadget futile, dans cet habitacle douillet à quatre roux. Les hérissons ont le temps de lire l'intégrale de la Pléiade avant de traverser de l'autre côté.
Bleu
Les feux tricolores se mettent en action, il apparaît désormais utile de regarder avant de traverser. Les autoroutes accueillent les premiers téméraires, certains, orgueilleux, n'hésitent pas à brancher Rires et Chansons. Les gens ont la marche troublée et les klaxons éveillent l'instinct de survie chez certains usagers.
Vert
Premiers embouteillages aux heures de pointes, traverser en dehors des passages cloutés commence à être dangereux. Les insultes aux piétons fusent et, dans les soubresauts des vacarmes, on entend rugir les freins à mains dans les descentes. Les personnes âgées sont priées de rester chez elle pour ne pas heurter la sensibilité des chauffards pressés.
Jaune
Possibilité d'accrochages à l'arrière, certains conducteurs ouvrent leur portière lorsque des scooters les dépassent, les camions ralentissent volontairement pour emmerder les automobilistes. Les piétons ont conscience d'être des cibles. Les panneaux sont surannés. Il se met à pleuvoir et, autour des villages, des meutes de loups se forment pour prévenir du danger imminent.
Orange
Des jeunes musulmans à capuches vibrent leurs mobylettes près des virages, ou volent les voitures à l'arrêt aux feux. Il est déconseillé de rouler à moins de 130 km/h en centre-ville si l'on ne veut pas être happé par l'incestueuse tempête de la circulation. Les trottoirs font office de raccourcis et les queues-de-poissons ne surprennent plus personne. Les policiers participent eux-mêmes à la débauche de la vitesse en incitant les 3 tonnes à rouler imprudemment. Balancées par dessus-bord, les bières vides rebondissement sur les murs des maisons et sacagent les jardins municipaux. De sa fenêtre, le ministre des Transport lance des oeufs frais à la gueule des passants pour les contraindre à rester chez eux.
Rouge
Les enfants attendant près des arrêts de bus courent un grand danger, il est strictement impossible de traverser sur les passages cloutés, le risque de danger de mort est supérieure à celui de rester sain et sauf. Des limousines blindées hantent les villes et tirent sur le moindre civil en criant "vengeance, vengeance, vengeance !" L'orage gronde, les promeneurs préfèrent se jeter par la fenêtre plutôt que descendre dans les rues. La sélection naturelle bat son plein : les propriétaires de 4x4 et de chars d'assaults prennent le dessus sur les autres, en écrasant les vieux, les moches et les clodos.
Marron
Emile Louis rôde près des collèges. Chaque passage de voitures fait décrocher les cadres de tableaux et creusent des sillons dans le macadam. Des hordes de véhicules fantômes sortent des caniveaux et promènent, accrochés à leur pot d'échappements, les corps ensanglantés des malheureux piétons. L'espérance de vie est éphémère, les automobilistes écoutent Skyrock et circulent en regardant Matrix sur leur téléphone portable. La plupart des moyens de transports sont piégés et explosent au moindre contact, le goudron des routes transformés en lave anéantit toutes traces de verdures et les conducteurs de train attendent d'avoir les wagons pleins pour oublier de freiner en entrant dans les gares. Les piétons, enfermés de leur plein gré à la cave, espèrent une chute de météorite sur la Terre pour que tout redevienne normal.
Noir
Myblack décide de prendre le volant.
Possibilité d'accrochages à l'arrière, certains conducteurs ouvrent leur portière lorsque des scooters les dépassent, les camions ralentissent volontairement pour emmerder les automobilistes. Les piétons ont conscience d'être des cibles. Les panneaux sont surannés. Il se met à pleuvoir et, autour des villages, des meutes de loups se forment pour prévenir du danger imminent.
Orange
Des jeunes musulmans à capuches vibrent leurs mobylettes près des virages, ou volent les voitures à l'arrêt aux feux. Il est déconseillé de rouler à moins de 130 km/h en centre-ville si l'on ne veut pas être happé par l'incestueuse tempête de la circulation. Les trottoirs font office de raccourcis et les queues-de-poissons ne surprennent plus personne. Les policiers participent eux-mêmes à la débauche de la vitesse en incitant les 3 tonnes à rouler imprudemment. Balancées par dessus-bord, les bières vides rebondissement sur les murs des maisons et sacagent les jardins municipaux. De sa fenêtre, le ministre des Transport lance des oeufs frais à la gueule des passants pour les contraindre à rester chez eux.
Rouge
Les enfants attendant près des arrêts de bus courent un grand danger, il est strictement impossible de traverser sur les passages cloutés, le risque de danger de mort est supérieure à celui de rester sain et sauf. Des limousines blindées hantent les villes et tirent sur le moindre civil en criant "vengeance, vengeance, vengeance !" L'orage gronde, les promeneurs préfèrent se jeter par la fenêtre plutôt que descendre dans les rues. La sélection naturelle bat son plein : les propriétaires de 4x4 et de chars d'assaults prennent le dessus sur les autres, en écrasant les vieux, les moches et les clodos.
Marron
Emile Louis rôde près des collèges. Chaque passage de voitures fait décrocher les cadres de tableaux et creusent des sillons dans le macadam. Des hordes de véhicules fantômes sortent des caniveaux et promènent, accrochés à leur pot d'échappements, les corps ensanglantés des malheureux piétons. L'espérance de vie est éphémère, les automobilistes écoutent Skyrock et circulent en regardant Matrix sur leur téléphone portable. La plupart des moyens de transports sont piégés et explosent au moindre contact, le goudron des routes transformés en lave anéantit toutes traces de verdures et les conducteurs de train attendent d'avoir les wagons pleins pour oublier de freiner en entrant dans les gares. Les piétons, enfermés de leur plein gré à la cave, espèrent une chute de météorite sur la Terre pour que tout redevienne normal.
Noir
Myblack décide de prendre le volant.
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