19 février 2008
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L’imposant complexe multisalles de Gizmif fourmille de blaps dont l’analogie avec Philippe Tesson surprennent même les moisissures de pop-corn ; je décide à juste titre de me tondre les cheveux, pour éviter la cohue à la queue (en Obravie, les chauves disposent en effet d’accès prioritaires pour tout ce qui concerne les loisirs et les services). *
*Par cette mesure, l’Etat achète la paix sociale en obtenant le soutien de la population chauve du territoire. Même si, comme l’a comptabilisé l’ONU, on ne compte qu’un seul loisir en Obravie et seulement trois services (le complexe multisalles et deux coiffeurs).
Disons le tout net : l’ambiance est beaucoup plus chaude que lors de mon passage à Cannes. La foule s’ingénue à trouver milles stratagèmes pour remplir la salle : certains se déguisent en Laurent Weil, d’autres sèment des cailloux de manière à perdre leurs compagnons de file. Quelques-uns, les plus maladroits, sont venus avec leur portefeuille : ils ignorent que le prix du billet équivaut à 503 années de salaires d’un cadre obravien.
Sur cette vue aérienne du réceptacle, on peut apercevoir le fantastique tohu-bohu du complexe.
Je vais à la rencontre de ces cinéphiles passionnés ; après enquête, il s’agit en réalité de clodos dont le chauffage et les sièges de la salle trouvent grâce à leurs yeux – bien que la plupart n’en possèdent qu’un seul, suite à la vaccination massive de la tuberculose mis en place fin 2006 dans le pays (les médecins obraviens pensaient à l’époque qu’on soignait cette maladie en se crevant un œil).
Tous ces pouilleux m’exaspèrent. Je sors ma Mastercard et corrompt trois des gardes du cinéma pour m’infiltrer dans la pièce – ces gardes corrompus protégeaient l’accès nord, comme dans la chanson de Pierre Bachelet.
Le film d’aujourd’hui a pour scène l’Obravie.
Deux hommes.
La star locale Igor Zobradj.
Un autre.
Le froid.
L’agonisante vérité de l’humain verrouillé à sa vie comme la pile à la télécommande du salon.
Ca se rafraîchit, de Kevin Kresberg.
Bonne séance à tous.