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21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 00:01

A Gizmif, les noirs sont étrangement nègres. J’entends par là qu’ils acceptent d’être considérés comme des déchets humains pour satisfaire les impératifs des autochtones blancs locaux. C’est avec ce genre de principe qu’un jour ils obtiendront la considération que mérite leur race, pense-je à haute voix, en caressant les fesses de cette prostituée camerounaise.
 
Un jour, alors que j’étais encore un jeunot de 33 ans ignorant tout des ramifications déboutonnées de l’autre sexe (celui de la voisine de préférence à celui du voisin), ma bouche s’était donnée rendez-vous avec la bave pour former une sorte de tajine au poulet, sans les tomates mais avec l’arôme adéquat, me souviens-je, en pleine fellation.
 
Je contemplais Estelle. Avec deux « elle », tant sa féminité paraissait éclatante. Le petit Gérard que j’incarnais à l’époque n’avait rien du Champollion élancé qui sévira bien plus tard dans les festivals de secondes zones – où les sous-entendus des ouvreuses sont loin d’être des hiéroglyphes. Je contemplais Estelle en développant le synopsis de ma vie sur son sourire, son pupitre où s’asseyaient mes mots.
J’avais sélectionné mon meilleur film, un road-movie déjanté à l’inspiration Sylvia Kristel.
C’était comme si je m’exprimais en version non sous-titrée.
Sublime mais impassible, Estelle dédaignait l’écran.
Elle baillait.
Mon film ennuyait la petite chatte.
Elle baillait.
Ronron pschitt, ronron pschitt.
Elle dormait.
La musique était trop forte, son désir trop mince.
Magique et absente, Estelle regrettait sa place, le monsieur de devant, les poils du derrière.
Elle semblait quitter la salle puis revenir, quitter la salle puis partir, un incessant va-et-vient qui supplantait le mien.
Cette spectatrice aux yeux d’ivresse.
Cette grosse pute d’Estelle.
 
Voyage au bout de l'ennui, un film de Borislav Alodemërh, sans Estelle mais avec une boîte de cassoulet beurrée.
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commentaires

N
Cette vidéo est nettement supérieure à la précédente, le rideau a pris de la couleur, les paroles ont pris de l' allure, les sourires ont pris leur envol et le caméraman est toujours sous la prise du haquique.Sinon ma culotte, hélas,  est restée intacte. Faudra peut-être que je passe aux piles Dura selles.
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T
Magnifique, superbe , magistral , quel cinéaste !!
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L
Et ce malgré un léger strabisme que je remarque à l'instant !
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S
Lulla, votre dernier commentaire me fait vibrer le slip.
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L
Oncle Dick, votre interprétation me fait vibrer la culotte.
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