C'est dans l'indifférence générale du monde civilisé qu'est parti ce dimanche la route du Rhum, compétition inutile se déroulant tous les 4 ans, entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre.
Des bateaux dont le coût pourrait combler le dette de l'Afrique s'affrontent donc, drivés par des types qui effectuent la traversée de l'Atlantique en 15 jours alors que le premier obèse venu le ferait en moins de 12 heures, et ce pour moins de 600 euros en Americain Airlines.
Parmi tous les sports insupportables et infondés qui peuplent la planète, parmi le Polo, le Cricket, le Badminton ou encore l'Haltérophilie, la Voile en est assurément la figure de proue : comment peut-on décemment se passionner pour des skippers qui ne savent même pas correctement tirer un penalty?
Ce " sport " reste le pré carré d'un petit nombre de privilégiés, d'une élite bretonne croyant se réincarné en Christophe Colomb pour un demi-mois. A quand un jeune de banlieue plaquant famille, amis et étude pour... plaquant famille et amis pour devenir, lui aussi, un aventurier en solitaire ? En quoi est-ce si remarquable de traverser l'Atlantique ? Ma tante est récemment parti en Costa Croisières, et pourtant personne n'en a parlé - alors que les conditions (buffet décevant, chambres petites, piscines sans marches pour descendre) étaient beaucoup plus rudes que celles endurées par ces marins d'eaux douces !
Pour couronner le tout, le dernier vainqueur (Ellen MacArthur), en plus d'être une femme, était anglaise : ce qui prouve l'absurdité de ce sport et son caractère anachronique.
La route du Rhum cause également de nombreux drames humains : à l'instar des enfants africains du Paris-Dakar, la population des zones traversées par la compétion souffrent elle aussi. A ce sujet, Un spécialiste du monde marin souhaite intervenir : 
" Ecoutez, nous déclare Robert D, étoile de mer habitant au latitude 55°40, c'est bien simple : tous ces bateaux passant devant notre tête, jour et nuit, sans retenue, moi et ma femme nous n'en pouvont plus. Aidez-nous ! Il faut que cela cesse ! Je deviens fou ! Déjà que la vie d'étoile de mer n'est pas particulièrement palpitante, si en plus on se laisse marcher sur les pieds, mentalement, on ne pourra pas tenir ! ". Un témoignage bouleversant.
Alors, amis des sports cohérents, des loisirs bon marché, vous aussi rejoignez ma quête contre l'impérialisme transatlantique et demain, si vous le voulez bien, prenons la Bastille - pour le mal de mer - et envahissons le château de Versailles ! Il est grand temps d'agir pour que nos petits enfants ne connaissent pas l'horreur des reportages sur Michel Desjoyaux et les résumés cabalistiques de l'épreuve à minuit 36 sur TF1 ! Sus !
