17 mars 2008
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Il est appréciable de compter, lorsque les néons des ménages célèbrent leur césure en prévenant les voisins, sur des gens épris d’un bonheur éternel. Des personnes dont les oreilles trimballent la queue du mickey, toujours émerveillés de la vie, de ses tops et de ses trappes. Ainsi est Adonis, l’antithèse absolue du faux, chanteur en ballade et compagnon de l’amour.
Adonis, un artiste universel©
Le message de l’artiste se veut limpide :
Quand les méchants sont vilains
Quand on a besoin d'un câlin
Quand on a besoin d'un câlin
Quand le père Noël est kidnappé
Quand les lapinous se font tuer
Quand les lapinous se font tuer
Quand la France perd l'Eurovision
Quand Topaloff est en prison
Quand Topaloff est en prison
Quand on manque de Champomy
Quand il n'y a plus Philippe Risoli
Quand il n'y a plus Philippe Risoli
Quand Véronique et Davina se sont tues
Quand les "Toutouyoutous" ont disparu
Quand les "Toutouyoutous" ont disparu
Quand Maya n'est plus sur FR3
Quand dans nos coeurs il fait froid
Quand dans nos coeurs il fait froid
Alors quelqu'un s'est élevé
Ce sauveur, vous l’avez deviné, s’intitule Adonis, en hommage aux plantes du même nom de la famille des renonculacées (selon Wikipedia). Son épitaphe m’a chaudement parlé : « Adonis, l'artiste incompris exilé de sa propre planète. ». A vrai dire, j’ai presque eu l’impression, en le découvrant, de me découvrir moi-même. A 23 ans et des brouettes, après tant d’années à maudire les branleurs de minettes aux messages sans consistances, j’ai enfin pu me projeter dans un autre que moi, un mieux que moi. Un autre que Grégory Lemarchal, surtout.
Adonis n’a pas besoin d’une mucoviscidose pour faire pleurer les chaumières traumatisées par le chômage et l’élimination de Marseille en Coupe de l’UEFA par des Soviétiques bourrés de frics – des Soviétiques riches ! Et pourquoi pas des rappeurs féministes, pendant qu’on y est ?
Son site perso témoigne de sa simplicité : épuré de toutes injonctions publicitaires – le premier album du chanteur porte ainsi le nom de « Je ne suis pas un chanteur commercial » -, il conforte ce sentiment bénin mais ô combien salutaire d’espoir face au monde qui nous entoure. J’ai par exemple, trop heureux d’être baigné par ses mélopées philanthropiques, retiré de cet article trois paragraphes racistes sur les serveurs de brasseries belges. Dès lors, il n’y a plus rien à lire ; simplement se taire, et apprécier.