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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 13:00

 

Mes 83 402 publicités dispersées par jour sur le réseau ont fini par payer : je suis célèbre.
Pas autant que Daddy DJ ou Pascal Gigot, bien évidemment, mais d’une notoriété palpable et suffisante pour plastronner dans les cours de la Loire en jetant des cahuètes sur les gardes des châteaux. Déjà, depuis cinq jours, je dissémine mes conversations MSN d’un parterre d’orchidées applaudissant chacun de mes smileys ; certains, sans doute jaloux de ma réussite, se refusent dorénavant à me parler. Le nombre de blocage croît à chaque heure, indubitable avatar du succès. Du coup mes introductions deviennent emphatiques, surjouées et incompréhensibles par 63,4 % de ses lecteurs. Presque trop belles, trop pures, trop cristallines, avec des énumérations en chrysalide : mais que voulez-vous, je suis désormais contraint à l’excellence, à soigner ma présentation – j’ai d’ailleurs décidé, d’un commun accord avec mon corps, de me laver l’anus non plus quatre mais cinq fois par jour.
 
Sans transition avec la phrase précédente, remercions l’incombustible Guy Birenbaum sans qui cela rien de possible n’aurait été, enfin j’m’comprends. Le blogueur – dont j’ai égratigné très légèrement la portière dans un récent article – m’a en effet rajouté dans ses liens, à l’adresse suivante : http://www.lepost.fr/perso/birenbaum/, entre Agoravox et Correcteurs du Monde. Une demi-douzaine de visites quotidiennes, des visiteurs qui se disent « putain, si Guy Birenbaum lit ce Blog, nous devons également le lire ! ».
 
« Guy Birenbaum » possède 277 000 entrées sur Google. A titre de comparaison, « Lulla Paf » n’en dispose que de 575, « Claude Barzotti » seulement 117 000 et « Le voisin d’en face » 14200. A contrario, « ma bite » en détient 328 000, et « mon cul » 645 000. J’en conclus donc que mon cul est trois fois plus connu que Guy Birenbaum, ce qui n’est finalement pas une si grande surprise que cela ; mais mon cul n’écrit pas sur le net, lui. Il se contente de poser.
 
Guy Birenbaum, de son vrai nom Gustavo Ricardo Salases Da Silva Birenbom, est né en 1968 dans un bidonville de Recife. Son père Lionel est autodermiste, c'est-à-dire qu’il conduit des voitures en empaillant des animaux. Ses prédilections tournent autour du hibou, de la chouette. Le petit Guy possédait même un grand-duc dans sa chambre, qu’il haïssait profondément ; genèse probable de son aversion pour les grands de ce monde, surtout s’ils sont aristocrates. A 13 ans Guy Birenbaum suit son père pour la France, en pleine effervescence mitterrandienne, pour devenir, au fil des années, l’un des 682 hommes les plus influents du web. 

p--re-birenbaum.JPG Guy Birenbaum ne retournera au Brésil que fin 99, pour prendre sous son aile les gamins nécessiteux des favelas et guérir de la variole plusieurs millions d’enfants.

 
Alors, oui, j’entends mugir au loin les impétrants protester : « Pff l’autre c’est pas Guy Birenbaum, c’est sa mère qui se fait passer pour Guy Birenbaum. » C’est faux. Ma mère se prénomme en effet Guy – personne n’est parfait -, mais les points communs s’arrêtent là. Ma mère ne blogue pas. A la lecture de mon blog, ma mère aurait appelé les flics. Guy Birenbaum n’est pas du genre à appeler les flics. Guy est un rebelle, un peu foufou, un peu chien-loup, un peu comme moi, finalement. J’aime beaucoup Guy Birenbaum. Je l’aime tellement que j’ai finalement refusé de publier pour la semaine prochaine sa nécrologie, écrite depuis fin août. Non, ce n’est pas un retournement de veste, simplement un acompte pour sa gratitude. De même, les différents montages que j’avais réalisés l’impliquant dans des relations peu recommandables avec des mules et des okapis ne seront finalement pas  diffusés, parce que j’ai perdu la bande – en lisant ses liens, étrangement. Nos divergences du passé peuvent s’estomper, doivent s’oublier. Après tout, maintenant que nous sommes intimes, il serait dommage de poursuivre nos billevesées !
 
zidane-copie-1.jpg Guy Birenbaum, l’homme qui nous a offert la Coupe du Monde 98
 
 
Mais attention ! Attention ! Ce n’est pas parce qu’une haute autorité nous regarde qu’il faut arrêter notre insolence ! Anticonformiste je suis, anticonformiste je demeurerai ! La censure restera bloquée au rez-de-chaussée, à papoter avec ce gros con de concierge. La seule différence c'est qu'"il" est là.
Je vois d'ailleurs poindre pernicieusement la floraison des faux Guy Birenbaum postant « je suis homosexuel » ou « steack », pour le simple plaisir du gag. Sachez qu’il vous lira, mes amis. Souvenez-vous en : n’importe lequel de vos contrepets est maintenant susceptible de passer à la prospérité.
Pour ma part je continue mon Blog sans me soucier de ses avis, en espérant juste trois à quatre panégyriques par semaine – deux, si éventuellement il a du boulot -, en conservant intact mon esprit d’indépendance et mon insoumission vernaculaire à la féodalité. Je sais pas trop ce que cela signifie mais lui le sait, et c’est bien là l’essentiel.
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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 00:01

Confronté de plein fouet aux brames profonds de ses lecteurs, le Blog de Myblack s’oblige à rouvrir les rideaux de sa récompense prestigieuse aux couvercles teintés d’embruns. Il se sent donc obligé d’utiliser des introductions trop classes et aussi pompeuses que les cérémonies du même nom, brillantes et bourgeoises comme les costards de Lambert Wilson. Les Myblack d’Or, oeuvrant à la reconnaissance de son propre public, sommeillaient depuis fin mars. La pression populaire incite à leur réveil et déclare ouvert le 3ème opus.
 
march---opus.jpg Le 3ème opus des Myblack d’Or. Le fameux marché opus.
 
 
 
Si Myblack se refuse à l’écriture de cet article, à cause d’un emploi du temps surchargé (rien que pour demain je dois me rendre par le métro 3 dans une boutique spécialisée dans les posters et autres affichettes murales pour tenter de dénicher, non sans une certaine émotion, une représentation quelconque d’un spectacle d’Au Bonheur des Dames photographié en playback), il peut heureusement compter sur l’arrivisme de ses liseurs pour le rédiger, du moins dans ses premières lignes.
Si Le Myblack d’Or du meilleur article sera bien au rendez-vous, un petit nettoyage d’automne s’impose. La batterie des subalternes manque encore à l’appel mais n’attend que les propositions pour agiter ses membres ; une idée originale ; un choix incohérent ; c’est vachement pratique ces points-virgules, en fait. Déjà le courageux « Myblack d’Or du lecteur le plus polyglotte », susurré par Julio, s’est manifesté. Mais il en manque facile 10.
 
Vous pouvez donc proposer vos catégories. Nous piocherons dedans au hasard. Enfin pas que, ça dépendra de mes envies. Enfin de celles du Blog de Myblack. D’eux. De nous, pardon. Merde je sais plus, à quelle personne je dois parler, déjà ?  
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26 septembre 2007 3 26 /09 /septembre /2007 00:00

Ca commence vraiment à me gonfler d’écrire sans contrepartie.
Si encore ma prose entraînait les femmes qui l’admire à se jeter sur ma plume avide de reconnaissance à tout bout de rues, de ronds-points et de panneau d’interdiction de stationner par le simple besoin de me féliciter pour ses quelques traces de génies que j’insémine plusieurs fois par semaine sur Internet et sans jamais la moindre panne créative, passe encore.
Mais si l’unique gratitude mesure 1 mètre 84 – soit ma taille -, s’habille comme un manche – comme je m’habille le plus souvent – et vit perclus dans un appartement mal chauffé – comme l’est le mien -, je me demande si l’onanisme de mon égocentrisme mérite tant d’efforts et 17 articles par mois.
Et après on s’étonne qu’Einstein écrive pour Closer, pour le simple besoin de la reconnaissance du ventre et du nombre de lecteurs qui gargouillent à l’intérieur.
Bordel, c’est quand même pas compliqué de poser des affiches en pleine faculté pour avertir, qu’égarée dans l’emberlificotée pelote du web, existe une presqu’île de bonheur !
Qu’ai-je donc fait pour susciter tant d’indifférence ?
Chaque jour que dieu fait, ce clown invisible, je contrepets en musique, harmonisant le tout par des filets de rires sucrés. Suis-je maudit ?
Suis-je voué éternellement au dédain douteux d’en bas des doux dadais dodus ?
 
 neutron-copie-1.JPG
 
Je vois bien que je gêne. Les bombes ont toujours mis du temps avant d’éclater. De Funès n’est devenu star qu’à 50 ans. La rage a infecté des milliers d’enfants avant que Pasteur ne la vaccine. Et Jean-Pascal Lacoste mourra sans même son étoile sur Broadway.
 
Mon cerveau c’est l’espace Schengen : les idées circulent librement. Trop librement : les étrangers s’immiscent, et empêchent le soutien des masses xénophobes.
Il me manque une Cécile de Minibus ou une caravane publicitaire du Tour de France pour me faire connaître. J’ai bien Lulla Paf, mais contrairement au pin’s parlant de Cauet elle refuse de montrer ses seins. Si ce n’est en privé.
 
1ere étape de la fusée menant au ciment de Broadway : la publicité.
Depuis quelques jours vous avez pu vomir sur différents affichages de 35 mètres sur 12 discrètement dissimulés sous les coins de tables. Sachez qu’ils me rapportent environ 4 centimes par jour, soit environ 1 euros 20 par mois. Sachant que je compte prolonger ce Blog jusqu’à mes quarante-six ans, que chaque article supplémentaire me rapporte un centime de plus, que je dois reverser chaque semestre cinq centimes à Over-Blog, calculez :
 
- Le nombre d’haricots blancs dans le récipient ci-dessous :

haricot-blanc.jpg
 
- Le siècle exact, à trois près, où Jean-Marie Le Pen abandonnera la direction du Front National
- Le nombre total de râteaux que je me suis pris en 2005.
- Le pourcentage de fautes d'orthographes dans les mots du quotidien 20 Minutes.
- La longueur des poils de genoux d'Hell Man.
- Le QI du string de Britney Spears
Le nombre total de publicités qui seront prochainement en page d’accueil du Blog de Myblack, à quatre cents près.
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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 10:08
Après dissection morbide de mon Blog et épinglé par Jean-Amédée Chermak, du CASOB (Commission Agrée de la Statistique d’Over-Blog), la conclusion, acide et impitoyable, a révélé un manque flagrant de racolage intra-muros.
 
« Malgré une bonne volonté évidente en terme de diffamations et d’insultes à minorités déficientes (noir, chauve, adolescent, homosexuel), votre blog affiche un taux de racolage au-dessous de la moyenne indispensable à la bonne marche de notre société. Ainsi, le pourcentage érotique de vos articles n’excède pas 8%, bien en deçà de nos objectifs prévisionnels. La qualité de votre expression écrite nous coûte plusieurs centaines de lecteurs analphabètes, et votre humour fin et racé nous éloigne de la cible prioritaire, à savoir les Samantharthurocauetophiles. Veuillez donc prendre les mesures nécessaires, dans un souci d’apaisement conjoint, et acceptez mes sincères salutations sale fils de pute », m’écrit Jean-Amédée dans une plume conventionnelle mais néanmoins distinguée sauf vers la fin où il merde un peu, ce gros connard. Mais bon, passons.
 
Mon Blog est en manque de sexe, m’informe-t-il, ce en quoi je réponds qu’il colle ainsi parfaitement à l’image de son propriétaire. Esthétiquement drôle, profond, éclatant, mais refoulé.
Le bellâtre a visé juste, là où ça fait mal : dans l’entrejambe.
 
Plusieurs choix s’offrent à moi.
Le premier consiste à métamorphoser l’intellect de mes lecteurs – exceptionnellement brillant pour 88% d’entre eux -, pour en faire des crétins incapable de peler une orange sanguine sans en fournir eux-mêmes le liquide. Hélas, cette transaction me priverait des commentaires avisés qui font le charme de ce Blog, puisque, d’après une autre étude, 28% des passagers de l’endroit préfèrent sauter les articles pour directement atterir sur les commentaires, qu’ils jugent plus intéressants.
Le second m’astreint à changer mon style, adoptant sans la laisse nécessaire une irrévérence grossière sentant la pisse – comme on dit vulgairement -, jumelée avec des odes aux émanations corporelles telles que BURPS, PROUT, FRANCOIS BAYROU qui me feront passer pour un lourdeau besogneux putassier vendu aux masses et donnant au peuple ce qu’il attend.
Le troisième choix m’autorise à engloutir 14 sachets de Frosties nouvelle formule au chocolat puis de les broder pour m’en faire un chapeau que j’exhiberai aux heures de pointes entre La Motte Piquet et Sèvres-Babylone, solution à la fois risquée sur le plan de la dignité humaine et sans aucun rapport avec les incriminations de Jean-Amédée Chermak.
Le cinquième verrait me muer en analyse politique bas de gamme prêt à cracher sa bile par des extrapolations aléatoires à tendance gauchisantes médiocrement partisanes dont l’insubstantifique moelle réside en des coups médiatiques loupés (scoops sans intérêts annoncés à grand renfort de trompettes, transgression des règles démocratiques à ¼ d’heures de la fin du match) qui font fantasmer les gens de son bord et participe à la masturbation intellectuelle du web ; mais Guy Birenbaum le fait bien mieux que moi.
Le sixième et dernier choix serait d’offrir en un minimum de place un maximum d’obscénités aveuglantes à faire passer Michel Sardou par un prince du romantisme.
Le Blog de Myblack vous offre donc en exclusivité le jeu « A qui sont ces seins ? ».
 
A qui sont ces seins ?
 
 boulon-1.JPG A) 
 
 
 richard-berry.JPG B)


roger-rappeau.JPG C)
 
 allumettes.JPG D)

Jeu gratuit et sans obligation de réussite.


 
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9 septembre 2007 7 09 /09 /septembre /2007 00:07

Ainsi, à l’heure où vous lisez ces lignes, le Blog de Jean-Marc Morandini m’appartient.
 
C’est toujours embarrassant, ces cadeaux qu’on a pas commandé mais qu’on reçoit quand même, à cause des grands-parents ou des tontons. Ou à cause de match de football. J’aurais autant préféré recevoir un maillot de Christian Karembeu, c’est pour vous dire. Ou une maladie vénérienne.
 
Qu’en faire ? Je l’ai tout d’abord accroché au balcon, comme un drapeau, pendouillant par les couilles des volets ; les pigeons chiaient dessus, j’ai dû l’enlever.
Puis je l’ai planqué dans la salle de bain, derrière l’évier, dessous le porte-savon, entre les rouleaux de sopalin et la serviette tombée ; les toilettes s’étant immédiatement bouchées après mon départ, j’ai dû le retirer – et le nettoyer.
Il me restait une place dans une armoire, elle s’est immédiatement désarticulée.
A peine j’approchais du lit qu’il grognait et rouait ses draps.
Tatie est décédée avant même que je n’aborde le sujet.
Vous croyez que c’est facile de dormir avec les yeux globuleux de Morandini en portemanteau ?
 
Mon temps d’esclave inféodé à l’urbanisme parisien ne me permettant pas l’élevage de deux blogs en même temps, j’ai donc décidé d’en abandonner un au bord de la route. Sans croquette : ça coûte bonbec.
D’un côté le Blog de Myblack, petit hamac campagnard où la moindre visite est vécue comme un baisemain rafraîchissant.
De l’autre le Blog de Morandini, gigantesque dortoir parisien renfermant l’agenda de la lie de Secret Story et, s’il reste des chambres, de l’humanité.
 
Sans regret, Le Blog de Morandini a donc été mis en vente sur E-bay, pour la modique somme de 2 euros. Mon ami Gérard Crobard a utilisé son compte, qu’il utilise régulièrement pour acheter des posters de Dave sous-titrés.
 
 MORANDINI-BLOG-copie-1.JPG
 
Il vous reste une semaine pour acquérir ce lot, en cliquant sur cette phrase : il faut être peu pour bien dîner.
 
 
Voici la petite annonce jointe à son sourire dentifricitaire :
Quartier Général des officiers de l'asservissement des masses, le Blog de Morandini se targue de l'autorité divine en matière de télévision. Sa population, estimée à plusieurs milliers de crétins par jour, vous donnera un sentiment de toute-puissance et vous transformera en être envié et séduisant.
Pour conserver son cynisme intact, Le Blog de Morandini est rembourré de publicité, comme les émissions qu'il commente. Sous son poil soyeux se cache en réalité une morgue rageuse que vous pourrez réfréner aux prix de quatre à cinq repas télévisuels par jour. Axant les motifs de ses rideaux sur des sujets tendancieux de préférence susceptibles d’envenimer les commentaires, il reste l’une des valeurs sûres du web 2.0. Un havre de pets à la portée de tous, même de vous.
Nous déclinons toute responsabilité en cas de jugement péremptoire et de soumission idéologique.
Les "journalistes" sont compris dans le lot, ainsi que leurs fautes d'orthographes.
 
 
 
Si Jean-Marc ne trouve pas preneur, il trouvera alors refuge entre Marmande et Puymiclan, sur une aire d’autoroute fréquentée par des allemands, des gros et des clébards, les trois allant généralement de pair.
 
 
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7 septembre 2007 5 07 /09 /septembre /2007 19:06


g_rard_crobard-1.jpg C'est ce soir que s'ouvre le Blog de notre chroniqueur cinéma, Gérard Crobard. Si pour l'instant le critique s'est contenté de copier/coller l'intégrale de ses articles publiés sur Le Blog de Myblack, nul doute qu'il se sortira bientôt les doigts du cul pour nous offrir du rêve, du sexe et de l'inédit.

Le Blog est disponible
à cette adresse, ainsi que dans les Welcome de la gauche décomplexée.

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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 00:32

Avant de se lancer corps et âme à 26 ans dans un métier de 4ème zone en corrélation avec le niveau déplorable de leurs études, résultant de la fêtarde passivité de leur intellect, de plus en plus de jeunes alcooliques voient dans l’oasis musical la solution des déboires. Ils loupent leur bac puis ils la braquent sur les partitions, en espérant qu’elle les grossisse suffisamment pour se faire remarquer des autres cancrelats.
La musique est le nouvel opium des masses, la trousse de secours de la jeunesse attardée. Les queues bedonnantes en érection devant les castings de La Nouvelle Star en sont l’illustration, la célébrité le dessein.
 
Le talent ne suffit pas : il a besoin d’être repéré, sublimé par un producteur, mis en avant par les médias. Du coup le talent en a marre, et il laisse sa place.
 « J’aimerais tant raper sur deux rimes quelconques, mais, hélas, je suis un blanc », gémissez-vous, le soir, dans votre chambre, en écoutant Faf la Rage, le Lénine de la chanson.
« Ah, si j’avais du talent ! Ah, si j’avais un avenir ! Ah, si j’étais Myblack ! », couinez-vous, le soir, dans votre chambre, en lisant mes articles. Mais voilà : vous n’êtes que vous, grouillot d’étudiant coincé dans une chambre de bonne, ne sachant écrire correctement sans correcteur orthographique et emprunté d’un charisme de soupe Liebeg soluble à l’eau tiède.
Un CV tout à fait honorable pour faire de la chanson, donc.
Les notes de musique sont à la portée du premier venu, du moment qu’il arrive avant les autres. L’argent circulant dans ce milieu est européen, sans douanes. Il a juste à endurer les vers claustraux de Zazie et les ritournelles de Frédéric Lerner. Si eux, pourquoi pas vous ?
 
 
reussir-musique.JPG
La coupe de cheveux à la con : le petit plus qui vous démarquera des autres ringards.
 
 
Pour devenir riche en passant par cette voix, un groupe sera indispensable.
Le groupe permet de jouer sur scène avec une fille, impérative condition pour intéresser le tenant de cabaret.
Le groupe permet de planquer le fils d’un riche près de la basse de manière à ce qu’il s’implique, mais pas trop, de manière à ce qu’il finance, et beaucoup.
Le groupe permet de multiplier le manque de talent par quatre, de mélanger la médiocrité des gênes pour former un chamallow polychrome échappant par mégarde à l’audibilité.
Le groupe permet de s’occuper lors des tournées fastidieuses à Riom et Laval en jouant aux cartes ou en couchant tous ensemble – d’où l’importance d’avoir une fille.
Vous voyez : un groupe est indispensable. Mais il ne suffit pas. Il faut lui adjoindre un tube.
Prenons les Rolling Stones. Non, mauvais exemple. Ne visons pas trop haut. Prenons Superbus.
Comment faire une chanson de Superbus ?
 
Pour faire une chanson de Superbus, il faut :
-        Une idée, mais pas trop originale, liée à l’amour ou à la violence
-        Des habits tapageurs et tape-à-l’œil
-        Un refrain piqué dans une publicité bulgare des années 70
 
Problème : il vous sera délicat de percer en chantant en bulgare, surtout en reprenant des couplets initialement consacrés à de l’eau pétillante ou à des yaourts. Il va donc falloir écrire des paroles.
Si certains se sentent mal, il est encore temps de partir.
Non ? C’est bon ? Ok. Il va donc falloir écrire des paroles. Des paroles comme dans la chanson « Lola », de Superbus, classés dans le top 10 des ventes de singles en juillet (selon Charts in France) :

 
Allo Lola, c’est encore moi
J’ai beaucoup pensé à toi, Lola
Allo Lola, ne raccroche pas
Ne mets pas de holà, Lola, oh là !
Allo Lola, oui c’est bien moi
Je n’ai pas dormi pour toi
Je n’en reviens pas
Allo Lola, ne raccroche pas
Lola lit dans l’au-delà, ma jolie lola.
 
 
Admirez toutes ces assonances subtiles, cette finesse d’écriture, cette distinction dans l’enchaînement des tonalités, ce matraquage auditif bactérien puant le homard à vous donner envie d’envahir l’Irak. Cela paraît difficile à faire, mais non. Trois étapes, encore une fois :
-        Choisir un prénom rigolo, comme Lola
-        Cherchez plein de mots et de sons s’y rapportant.
-        On mélange.
-        C’est prêt, servez aux auditeurs de Skyrock et de NRJ avant qu’on ne s’aperçoive de l’arnaque.
 
 
melange-superbus.JPG
Cinq membres du Magic System, composant une chanson en mélangeant des cailloux
 
 
Moi-même au début j’étais sceptique, et pourtant : en moins de vingt minutes les refrains imparables s’accumulent sous la facilité de l’exemple initial, prêt à inonder les radios et les oreilles égarées.
Après moult hésitations, mon choix s’est positionné sur Edgar.
J’ai alors cherché plein de mots et de sons s’y rapportant, dont voici la liste : « Garé, gare, égaré, garrot, Garou, égards, hagard, garder, garde-pêche, bagarre, gardon, garage, garde-manger, garant, gars, garni, garde-à-vous, garde des Sceaux.»
Puis j’ai mélangé :
 
Hou-hou, Edgar, t’es garé où ?
Gare à toi Edgar, égaré et roux
Garde-pêche ton gardon garni ne se garde pas
Le garde des Sceaux est hagard, gare à ce gars
Hou-hou, Edgar, t’es garé où ?
Près du garrot de la gare de Garou ?
Ses égards au garde-à-vous, gare à la bagarre
Pour son garde-manger ne t’égare pas, mon gars
 
Remarquez que ça fonctionne aussi avec Hugo :
 
Oh-Oh, Hugo, ton ego à gogo
Gogo mon gars, tout de go gaga
Tes Légo égaux, ragot de bimbo
Gigolo au son du gong, go !
Oh-Oh, Hugo, ton ego à gogo
Gogo mon gars, tout de go gaga
T’es gay, gai, comme Gégé
Gogo et gaga, gag à gogo !
 
 
A moi l’Amérique !
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30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 00:20
Avec plus de 20 visiteurs hebdomadaires, Le Blog de Myblack a acquis une renommée presque départementale à l’échelle du réseau télématique international. Valeur sûre du bon goût et de la dérive incontrôlée, la place ne cesse de faire parler d’elle, que ce soit dans la famille de Grégory Lemarchal ou dans les chaumières penaudes du Bas-Cantal.
Pourtant, Myblack en veut davantage.
Il est comme ça, Myblack : quand un seul sein ne lui suffit pas, il réclame le second.
Devant l’incapacité à remplir Wikipedia de lien url menant à sa progéniture, et face aux mépris des grands médias suçant déjà celle de Morandini, Myblack s’est convaincu de la nécessité de développer sa newsletter.
 
Cruelle statistique jubilatoire qui semble se moquer des efforts de son gourou : 10 curieux s’y sont inscrits, en tout et pour tout, seulement, bordel, c’est pas beaucoup, 10.
10 personnes, soit à peine le public des spectacles de Nicolas Canteloud, dont la ressemblance avec Nicolas Canteloud étonne chaque jour davantage ses fans les plus fidèles.
 
Pourtant, Dieu sait que… Non, Dieu ne sait rien, Dieu ignore le vainqueur de Secret Story, le prochain score d’Italie-France, le nom du bébé de Liv Tyler et, accessoirement, les guerres – mais bon on s’en fout, elles font moins d’audience. Pourtant, la Newsletter mérite votre regard. Si si. J’ai vérifié.
La Newsletter du Blog de Myblack, c’est l’assurance de recevoir chez vous les articles les plus trépidants, mais aussi les articles sans intérêt, pour pouvoir les comparer et rire de leur médiocrité.
La Newsletter du Blog de Myblack, c’est la garantie de découvrir, chaque mois, le mot de Myblack. En juin ça a été « Electromètre », en juillet « Porte-étrier » et en Août « Tournevis ». Ne manquez pas le prochain ! 
Mais la Newsletter du Blog de Myblack, c’est également la possibilité d’inonder votre boîte mail par un autre sujet que les sempiternels Congolais vous suppliant d’accepter leurs chèques d’un million de dollars ou les publicités de machines à accroître les pénis remboursables en six fois sans frais – et qui, en outre, ne fonctionnent pas. Si si. J’ai vérifié.
 
« Hélas, je crois que les lecteurs n’ont en strictement rien à foutre, Myblack ». Mon ami Raymond Bounaffou a raison. La vérité seule ne suffira pas. Face au mercantilisme incessant de l’occidental contemporain, l’action est la seule méthode. S’y soumettre ou mourir, la publicité réclame un choix. Les membres de la rédaction du Blog de Myblack, soumis de nature, n’ont dès lors guère hésité : pour vendre la newsletter, il fallait se vendre.
Faire la péripatéticienne, en éclairant les trottoirs avec des autodafés sauvages.
Et organiser un brainstorming.
Malheureusement, ignorant la signification de ce terme, les membres de la rédaction se sont lancés dans une partie de mikado avec des spaghettis trop cuits. Puis Gérard Crobard a commencé à faire le trottoir, rameutant avec lui une dizaine de voisins un peu éméchés. La Newsletter n’avançait pas, la soûlerie rémoulade au grand jour, les abonnés de nuit. Heureusement, alors que les bières remportaient combat sur combat face à l’intelligence humaine, Raymond Bounaffou eut une idée :
« Et si on faisait un karaoké spécial Etienne Daho ?! »
Non, pas cette idée, l’autre.
« Et si on remplissait l’ascenseur de crânes de méduses ?! »
Raymond Bounaffou a beaucoup d’idées.
« Et si on faisait un prospectus ?! »
A 4 voix contre 2, la proposition a été acceptée.
 
newsletter-myblack60.JPG 
 
 
Photo non pervenche.
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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 00:01
Myblack is baque !
N’en déplaise aux peigne-culs de la mairie du voisin, à la masse servile des ondes cathodiques, aux petits éclopés de la boucherie du trottoir, à l’incrédule terrine de la discipline, au courant orthodoxe de la morale qui s’élude, aux poils de baignoires accrochés au site de Morandini, au béni-oui-oui du garde à vous, à l’autorité émergente des bouquins de bibliothèque à date fétidique, à la conjugaison des verbes du 3ème groupe, aux bus en avance sur les gens en retard, à papa, à maman, à l’insolente outrecuidance des filles de son âge, Myblack a resigné pour un an.
 
« De toute façon j’avais rien de mieux à faire », a déclaré la vitrine d’Internet lors d’un meeting avec son lectorat. De retour après sa condamnation judiciaire, et afin de justifier maladroitement le titre de son article, Myblack a emprunté le métro déguisé en oiseau échassier des régions chaudes : mais la faible hauteur de ses pattes et son bec pas vraiment incurvé n’ont dupé personne.
Pour faire bonne figure et repartir sur d’excellentes bases, Myblack a élargi l’ours de son blog : trois nouveaux chroniqueurs sont venus remplacer le départ – temporaire ? – de Jean-Michel Lapoisse, plongé dans un coma turpide.
 
 
 
Jean-Michel Largué est journaliste sportif. Myblack s’étant rendu compte que ses articles sportifs ne passionnaient guère le contour féminin de sa frontière, il a décidé d’accorder sa confiance en ce donneur de leçon emphatique. Entraîneur du Parisil Town FC, dont la rencontre de Coupe de France est imminente, il est l’indéboulonnable partenaire de bistrot de Gérard Crobard. Son slogan ? « Allez les verres ! »
Mais rassurez-vous, gentes dames : Jean-Michel Largué publiera la majorité de ses papiers sur son Blog.
 
 
Animateur télé, Guy Dumin présentera les nombreux débats d’idées qui séviront immanquablement sur ce Blog. Ancien chroniqueur pour Radio Nova et journaliste à Moutarde TV, la chaîne du câble consacrée à la moutarde en pot, Guy Dumin a reconnu « que l’opportunité d’être écouté par plus de 80 auditeurs, soit 40 fois plus que mon audience habituelle, ne se refusait pas ». Après plusieurs émissions à succès (1), il fera de son bagout une arme au service de ses invités et de la publicité.
 
p--dophile.jpg Lucien-Charles Moutavia est un ancien professeur de français renvoyé de l’Education Nationale pour insubordination. Ses meilleurs amis étant tous décédés, il s’est résolu à célébrer les morts. Il écrira deux fois par mois la nécrologie d’une personnalité encore vivante. En publiant ses faire-parts, Myblack espère susciter la polémique à moindre frais.
 
 

Si vous pensez avoir du talent et désirez être exploité de manière à être publié un lundi soir entre deux articles du maître, vous pouvez envoyez vos créations à Myblack à l’adresse hotmail qui s’affiche en bas de votre écran.
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27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 00:04
« J’ai décidé de mettre fin à mes jours pour en finir avec ce stage horrible ». Ce sont les lignes qu’on a retrouvé sous le corps de George-Alain Moustiquaire. Admirablement pendu – la longueur du câble téléphonique, idéale, n’a laissé aucune chance à l’erreur -, le stagiaire s’en est allé rejoindre Grégory Lemarchal en enfer.
Sa mort a surpris : en effet, il ne restait plus à George-Alain que trois jours de stage. L’impatience a eu le dernier mot.
Stagiaire du Blog de Myblack du 3 juillet au 25 Août 2007, George-Alain Moustiquaire aura publié, tout au long de son existence, la bagatelle de 12 528 mots.
Certains signes avant-coureurs avaient alerté le regard perçant des lecteurs : le champ lexical macabre des articles et le ton houellebecquien du mois d’Août commençaient sérieusement à gonfler les promeneurs. 
 
« De toute façon je ne l’ai jamais aimé », a immédiatement déclaré Gérard Crobard, son ex mentor. « Ses tentatives pour augmenter l’audience de ce blog, plafonnant à 400 visites par jour, sont trop longtemps restées infructueuses pour être honnêtes. J’avais beau lui ramener des maghrébins à consommer à la maison, il ne les frappait même plus ! Dès lors, on ne pouvait plus s’entendre.»
 
« Soyons positif : ça fera toujours un chômeur de moins à nourrir », a expliqué à la presse le sergent Brownies. « J’ai bien entendu immédiatement arrêter le coupable, qui passera le reste de son existence sous les verrous. Ha-Ha, tu fais moins la maligne, maintenant, hein ! » a-t-il gueulé à une soupe de poissons qui finissait de cuire au moment du crime.
 
« Le plus triste dans tout ça, c’est que son ton libertin et provocateur avait trouvé écho auprès de la jeunesse, de la jeunesse plus âgée et de la jeunesse grabataire. George-Alain avait l’avenir, la télévision, l’argent et les spectateurs de l’Olympia à ses pieds », a regretté Albert de Monaco, enfermé depuis fin juin dans une armoire de l’appartement. « Sinon, si quelqu’un pouvait m’ouvrir, ça s’erait pas d’refus ».
 
« Dire que je comptais prochainement l’appeler pour lui révéler que je l’aimais », s’est ému Claire Vernier, dont le père est président d’une société cotée en bourse. « Cotée en bourse, vraiment ? Vous faites quoi ce soir ? Parce que moi non plus », lui a alors susurré Gérard Crobard, plus philanthrope que jamais.
 
« George-Alain Moustiquaire était incontestablement l’un des artistes en devenir du 21ème siècle. Sa disparition risque de plonger la créativité et le talent dans un marasme profond », a prononcé Guy Bedos, qui passait par là voler un peu de soupe de poissons.  « S’il avait ne serait-ce diffusé qu’une seule fois son Msn dans l’un ses articles, il serait devenu l’une des étoiles de la France, vénérée des femmes et jalousée des hommes. Aïe ! C’est chaud ce truc ! »
 
« Quand je pense que j’allais lui proposer d’intégrer notre journal », a confié Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo. « Il aurait eu un salaire mirobolant, des horaires permissifs, des places pour le Stade de France. Quel dommage, bon sang, quel dommage !»

 
 
Devant ce flot de louanges qui ne lui était pourtant pas destiné, Myblack, dont le suicide était programmé début octobre, a finalement décidé de vivre une année supplémentaire. Au cas où.
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