3 octobre 2007
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13:00
Mes 83 402 publicités dispersées par jour sur le réseau ont fini par payer : je suis célèbre.
Pas autant que Daddy DJ ou Pascal Gigot, bien évidemment, mais d’une notoriété palpable et suffisante pour plastronner dans les cours de la Loire en jetant des cahuètes sur les gardes des châteaux. Déjà, depuis cinq jours, je dissémine mes conversations MSN d’un parterre d’orchidées applaudissant chacun de mes smileys ; certains, sans doute jaloux de ma réussite, se refusent dorénavant à me parler. Le nombre de blocage croît à chaque heure, indubitable avatar du succès. Du coup mes introductions deviennent emphatiques, surjouées et incompréhensibles par 63,4 % de ses lecteurs. Presque trop belles, trop pures, trop cristallines, avec des énumérations en chrysalide : mais que voulez-vous, je suis désormais contraint à l’excellence, à soigner ma présentation – j’ai d’ailleurs décidé, d’un commun accord avec mon corps, de me laver l’anus non plus quatre mais cinq fois par jour.
Sans transition avec la phrase précédente, remercions l’incombustible Guy Birenbaum sans qui cela rien de possible n’aurait été, enfin j’m’comprends. Le blogueur – dont j’ai égratigné très légèrement la portière dans un récent article – m’a en effet rajouté dans ses liens, à l’adresse suivante : http://www.lepost.fr/perso/birenbaum/, entre Agoravox et Correcteurs du Monde. Une demi-douzaine de visites quotidiennes, des visiteurs qui se disent « putain, si Guy Birenbaum lit ce Blog, nous devons également le lire ! ».
« Guy Birenbaum » possède 277 000 entrées sur Google. A titre de comparaison, « Lulla Paf » n’en dispose que de 575, « Claude Barzotti » seulement 117 000 et « Le voisin d’en face » 14200. A contrario, « ma bite » en détient 328 000, et « mon cul » 645 000. J’en conclus donc que mon cul est trois fois plus connu que Guy Birenbaum, ce qui n’est finalement pas une si grande surprise que cela ; mais mon cul n’écrit pas sur le net, lui. Il se contente de poser.
Guy Birenbaum, de son vrai nom Gustavo Ricardo Salases Da Silva Birenbom, est né en 1968 dans un bidonville de Recife. Son père Lionel est autodermiste, c'est-à-dire qu’il conduit des voitures en empaillant des animaux. Ses prédilections tournent autour du hibou, de la chouette. Le petit Guy possédait même un grand-duc dans sa chambre, qu’il haïssait profondément ; genèse probable de son aversion pour les grands de ce monde, surtout s’ils sont aristocrates. A 13 ans Guy Birenbaum suit son père pour la France, en pleine effervescence mitterrandienne, pour devenir, au fil des années, l’un des 682 hommes les plus influents du web.
Guy Birenbaum ne retournera au Brésil que fin 99, pour prendre sous son aile les gamins nécessiteux des favelas et guérir de la variole plusieurs millions d’enfants.
Alors, oui, j’entends mugir au loin les impétrants protester : « Pff l’autre c’est pas Guy Birenbaum, c’est sa mère qui se fait passer pour Guy Birenbaum. » C’est faux. Ma mère se prénomme en effet Guy – personne n’est parfait -, mais les points communs s’arrêtent là. Ma mère ne blogue pas. A la lecture de mon blog, ma mère aurait appelé les flics. Guy Birenbaum n’est pas du genre à appeler les flics. Guy est un rebelle, un peu foufou, un peu chien-loup, un peu comme moi, finalement. J’aime beaucoup Guy Birenbaum. Je l’aime tellement que j’ai finalement refusé de publier pour la semaine prochaine sa nécrologie, écrite depuis fin août. Non, ce n’est pas un retournement de veste, simplement un acompte pour sa gratitude. De même, les différents montages que j’avais réalisés l’impliquant dans des relations peu recommandables avec des mules et des okapis ne seront finalement pas diffusés, parce que j’ai perdu la bande – en lisant ses liens, étrangement. Nos divergences du passé peuvent s’estomper, doivent s’oublier. Après tout, maintenant que nous sommes intimes, il serait dommage de poursuivre nos billevesées !
Guy Birenbaum, l’homme qui nous a offert la Coupe du Monde 98
Mais attention ! Attention ! Ce n’est pas parce qu’une haute autorité nous regarde qu’il faut arrêter notre insolence ! Anticonformiste je suis, anticonformiste je demeurerai ! La censure restera bloquée au rez-de-chaussée, à papoter avec ce gros con de concierge. La seule différence c'est qu'"il" est là.
Je vois d'ailleurs poindre pernicieusement la floraison des faux Guy Birenbaum postant « je suis homosexuel » ou « steack », pour le simple plaisir du gag. Sachez qu’il vous lira, mes amis. Souvenez-vous en : n’importe lequel de vos contrepets est maintenant susceptible de passer à la prospérité.
Je vois d'ailleurs poindre pernicieusement la floraison des faux Guy Birenbaum postant « je suis homosexuel » ou « steack », pour le simple plaisir du gag. Sachez qu’il vous lira, mes amis. Souvenez-vous en : n’importe lequel de vos contrepets est maintenant susceptible de passer à la prospérité.
Pour ma part je continue mon Blog sans me soucier de ses avis, en espérant juste trois à quatre panégyriques par semaine – deux, si éventuellement il a du boulot -, en conservant intact mon esprit d’indépendance et mon insoumission vernaculaire à la féodalité. Je sais pas trop ce que cela signifie mais lui le sait, et c’est bien là l’essentiel.