3 novembre 2007
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Encore plus câline que le chien et plus intelligente que le chimpanzé – que le chimpanzé moyen, en tout cas -, la femme porte en collier le meilleur rapport qualité/prix du monde animal.
Si même les plus losers d’entre-vous peuvent en obtenir grâce à quelques verres subtilement placés en soirée, s’en occuper sur le long terme relève souvent de l’épreuve de force. Pour un animal, la femme n’est pas aussi bête qu’elle ne le laisse paraître.
Voici quelques conseils pour bien élever votre compagnon, selon des informations recueillis chez des professionnels (prisonniers de Guantanamo, professeurs de latin, étudiants en informatique) :
Le début de la relation
Où la choisir ?
Les chenils les plus fréquentés par les femmes sont les universités et les réunions Tupperware. Les transports en commun sont également propices aux rencontres, surtout aux heures de pointe du métro. Choisissez là de préférence avec un regard triste et une bouche pâteuse (en raison de la loi de l’offre et de la demande, son prix sera très faible)
Quel prix ?
Comptez en moyenne quatre séances de cinéma, six bouquets de fleurs, deux dîners aux restaurants. Les femmes élevées dans des chenils aisés ne se laissent pas apprivoiser facilement. Certaines races moins exigeantes (la cagole du sud, par exemple) sont par contre beaucoup plus commodes d’accès.
Vaccins
N’oubliez pas de faire vacciner votre femme au moment de son achat, sauf si vous ne comptez pas la garder longtemps. Les animaux ne savent pas qu’ils vont mourir. Comme les rockeurs (les rockeurs j’ai dit, pas les roquets). La femme, par contre, a conscience de sa fragilité. Sujette à de nombreuses infections, elle est sensible. Avec votre absence totale de propreté et votre non-sens de la cuisine diététique, elle a vite fait de choper un virus.
Vérifier aussi régulièrement la dentition de votre femme, pour des raisons évidentes. Enfin, la femme peut-être rageuse, si l’on oublie de lui fêter son anniversaire, par exemple. Un post-it judicieusement punaisé sur son front vous évitera le malaise à coup sûr.
Ah oui, dernière chose : si les chiens ont des tiques, les femmes ont des tics. Mais il n’existe pas à l’heure actuelle de vaccin capable de leur en débarrasser.
La femme afghane, à ne pas confondre avec le lévrier afghan
La vie commune
La découverte de l’habitat
Une femme guère habituée à un appartement d’homme anciennement célibataire risque d’être intimidée lorsqu’elle y pénètre. Elle se met généralement à courir dans tous les sens, à tourner en rond, puis redécore finalement l’endroit à sa manière. Avis aux maîtres : il est impossible de raisonner une femme qui a décidé de prendre les commandes de la décoration. Alors, si elle se montre un peu trop virulente, n’hésitez pas à vous en séparer.
Entretien / Sorties
D’un caractère sociable, la femme aime sortir. Mais attention, pas n’importe où ! Si le chien s’extase devant une flopée mal alignée de poteaux électriques, il faudra plus que des réverbères pour contenter une femme. Selon les races, le budget oscille : si certaines se satisferont de la simple sortie au cinéma bon marché, chez d’autres les week-ends barbants dans sa famille seront de mise.
Sociabilité
Prévoir de concevoir un enfant au bout de deux/trois ans de vie commune, pour ne pas la laisser seule lorsque vous partirez le soir jouer au poker avec des potes. Sorte de pouic-pouic/os à tout faire, le bébé permettra à votre femme d’oublier le caractère routinier de son existence tout en se rongeant les ongles à chacune des bêtises du nouveau-né. Il n’est hélas pas possible de choisir la race du bébé.
Le Dressage :
Le premier réflexe du propriétaire est d’enseigner à son nouveau compagnon les rudiments de la serviabilité, à l’aide de sons courts et bruyants, à l’image des « Va chercher ! » (voir photo)
« Va chercher ! »
Le « Je t’aime » permet d’obtenir pratiquement ce que l’on veut de la femme, à condition qu’elle le croie sincère.
« Oui », « Tu as parfaitement raison » et autres hochements de têtes approbateurs impriment une marque de confiance qui rassure la femme ; en confiance, elle se montre alors plus docile.
La violence fonctionne très efficacement. En effet, peu de femmes osent renvoyer des coups de poing dans la gueule : lâches, elles refusent tout combat. Inutile d’en abuser non plus : une femme qui boîte participera moins aux tâches de la maison. Une femme morte encore plus.
Selon certains vétérinaires progressistes, ce serait en réalité la femme qui dresserait l’homme. Cette thèse est pour le moment rejeté par la communauté scientifique, notamment par la communauté scientifique masculine.
Selon le professeur Broissart, le psychisme de la femme les conduit à être, naturellement, dévouées à leur maître. Toutefois, l’obéissance est un véritable apprentissage, et ce dressage doit être fondé plus sur la récompense que sur la punition. Même les femmes nées en captivité respectent, à force, la loi de soumission à l’homme.
Quelques conseils en vrac
Ne laissez pas sortir votre femme seule le soir. Hors période de solde, son sens de l’orientation est déplorable. Votre main fera office de laisse, qu’elle suivra sans rechigner dans la plupart des cas si elle pense que vous êtes amoureux d’elle.
Si parfois votre femme laisse des petites crottes dans votre maison (facture impayée d’achats compulsifs, en particulier), ne la battez pas. Une simple remise à l’ordre suffit généralement, un index dressé sur le lieu du crime signifiant « Non non non ».
Il peut arriver que femme perde les os. Si le chien dispose d’un museau pour les retrouver puis les enterrer, votre épouse, elle, est moins avantageuse. Dans ce genre de situation, amenez là immédiatement au vétérinaire le plus proche, qui la fera généralement accoucher – ou piquer, si vraiment elle est trop moche.
Les femmes de race pure peuvent participer à des expositions où l’on juge leur apparence et où l’on teste, selon le type de compétition, leurs facultés d’obéissance, leur comportement sur le terrain ainsi que leurs aptitudes à la chasse – à la saleté, surtout. Pensez-y : les lots y sont souvent intéressants.
Et quid d’un compagnon en plus ? Pourquoi pas, mais attention : deux femmes à la maison, c’est deux fois plus d’engueulades absurdes, de critiques gratuites, d’incompréhensions mutuelles, de soirées télés qu’on s’efforce à partager. « Mais deux fois plus de nichons », se plait à dire le professeur Broissart.
L’heure de la séparation
Lorsque le couple s’use, s’étiole, il faut songer à l’abandon. Où abandonner votre femme pour qu’elle ne souffre pas trop ? Chez sa mère, ou devant un magasin de vêtement. Ou devant le calendrier du Stade Français, s’il se trouve à proximité – elle pourra même y faire ses besoins, l’objet étant conçu pour la chose.