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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 00:12
Une dizaine de gauchistes à guitare se sont entretenus le gosier durant la cérémonie des César, lundi, massacrant le répertoire d’Ingrind Betancourt. Parmi les bourreaux figuraient notamment Renaud et Romane Serda, qui ont tenu à faire un « Geste pour la liberté »
 
 
renaud_et_romane.jpg
C’était ce geste ou bien la tarte dans la gueule, mais Beigbeder avait déjà sniffé toute la farine.
 
 
« Qu’est-ce que la liberté ? » « C’est une colombe en cage et qui continue malgré tout à chanter », ont crachoté Renaud et sa housse blonde, en reprenant dans la pièce de la pâte de guimauve – avec toute cette niaiserie dans la bouche, la formulation exacte de la citation se trouve être en réalité « Ché une colom en cach et qui ontinu agré tout à chanter ».
Rappelons tout de même que pour torturer leurs otages, les FARC leur font écouter des disques de Romane Serda.
 
Depuis qu’il a commencé à virer fleur bleue, Renaud a rompu avec la musique. Disons qu’il a toujours viré fleur bleue, sauf qu’auparavant il baisait des stars de la télé ou des miss météo en latex. C’était plus rock, plus classe, plus « jeunz », quoi.
Coucher avec une jeune, qu’est-ce que ça peut rendre con, putain.

Quand Renaud chante, j'ai maintenant l'impression d'écouter une branlette de Bernard-Henri Lévy. Ca donne vraiment envie de devenir sourd.
 
Le problème de ces gens qui s’engagent de droite à gauche – enfin surtout à gauche, il faut bien l’avouer, la droite ayant toujours eu un peu de dédain pour les engagements – c’est qu’ils en perdent toute crédibilité. Ecologie, droits de la femme, antimilitarisme, Betancourt, on commence à connaître le refrain, avec Renaud. Curieusement, on ne l’a pas entendu vociférer sur les dangers de l’alcool au volant. Probablement parce qu’il n’a pas le permis.
 
« Qu’est-ce que la liberté ? » fut un sujet du bac de philosophie en 1980. A l’époque, les conneries s’écrivaient sur Marche à l’Ombre en buvant du pinard. Aujourd’hui, Renaud marche à l’eau claire en dégueulant des conneries.
Je préférai Renaud bourré, déprimé, en substances divers et variés, s’enfilant des caissons à n’en savoir que faire, si ce n’est de jolies ritournelles ; son bonheur l’a rendu triste. Prévisible. Il a loupé le coche. Puissent ces derniers albums être réellement les derniers.
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21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 00:01

A Gizmif, les noirs sont étrangement nègres. J’entends par là qu’ils acceptent d’être considérés comme des déchets humains pour satisfaire les impératifs des autochtones blancs locaux. C’est avec ce genre de principe qu’un jour ils obtiendront la considération que mérite leur race, pense-je à haute voix, en caressant les fesses de cette prostituée camerounaise.
 
Un jour, alors que j’étais encore un jeunot de 33 ans ignorant tout des ramifications déboutonnées de l’autre sexe (celui de la voisine de préférence à celui du voisin), ma bouche s’était donnée rendez-vous avec la bave pour former une sorte de tajine au poulet, sans les tomates mais avec l’arôme adéquat, me souviens-je, en pleine fellation.
 
Je contemplais Estelle. Avec deux « elle », tant sa féminité paraissait éclatante. Le petit Gérard que j’incarnais à l’époque n’avait rien du Champollion élancé qui sévira bien plus tard dans les festivals de secondes zones – où les sous-entendus des ouvreuses sont loin d’être des hiéroglyphes. Je contemplais Estelle en développant le synopsis de ma vie sur son sourire, son pupitre où s’asseyaient mes mots.
J’avais sélectionné mon meilleur film, un road-movie déjanté à l’inspiration Sylvia Kristel.
C’était comme si je m’exprimais en version non sous-titrée.
Sublime mais impassible, Estelle dédaignait l’écran.
Elle baillait.
Mon film ennuyait la petite chatte.
Elle baillait.
Ronron pschitt, ronron pschitt.
Elle dormait.
La musique était trop forte, son désir trop mince.
Magique et absente, Estelle regrettait sa place, le monsieur de devant, les poils du derrière.
Elle semblait quitter la salle puis revenir, quitter la salle puis partir, un incessant va-et-vient qui supplantait le mien.
Cette spectatrice aux yeux d’ivresse.
Cette grosse pute d’Estelle.
 
Voyage au bout de l'ennui, un film de Borislav Alodemërh, sans Estelle mais avec une boîte de cassoulet beurrée.
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19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 00:00

L’imposant complexe multisalles de Gizmif fourmille de blaps dont l’analogie avec Philippe Tesson surprennent même les moisissures de pop-corn ; je décide à juste titre de me tondre les cheveux, pour éviter la cohue à la queue (en Obravie, les chauves disposent en effet d’accès prioritaires pour tout ce qui concerne les loisirs et les services). *
 
 
*Par cette mesure, l’Etat achète la paix sociale en obtenant le soutien de la population chauve du territoire. Même si, comme l’a comptabilisé l’ONU, on ne compte qu’un seul loisir en Obravie et seulement trois services (le complexe multisalles et deux coiffeurs).
 
 
Disons le tout net : l’ambiance est beaucoup plus chaude que lors de mon passage à Cannes. La foule s’ingénue à trouver milles stratagèmes pour remplir la salle : certains se déguisent en Laurent Weil, d’autres sèment des cailloux de manière à perdre leurs compagnons de file. Quelques-uns, les plus maladroits, sont venus avec leur portefeuille : ils ignorent que le prix du billet équivaut à 503 années de salaires d’un cadre obravien.
 
pizza.jpg Sur cette vue aérienne du réceptacle, on peut apercevoir le fantastique tohu-bohu du complexe.
 
 
Je vais à la rencontre de ces cinéphiles passionnés ; après enquête, il s’agit en réalité de clodos dont le chauffage et les sièges de la salle trouvent grâce à leurs yeux – bien que la plupart n’en possèdent qu’un seul, suite à la vaccination massive de la tuberculose mis en place fin 2006 dans le pays (les médecins obraviens pensaient à l’époque qu’on soignait cette maladie en se crevant un œil).
 
Tous ces pouilleux m’exaspèrent. Je sors ma Mastercard et corrompt trois des gardes du cinéma pour m’infiltrer dans la pièce – ces gardes corrompus protégeaient l’accès nord, comme dans la chanson de Pierre Bachelet.
Le film d’aujourd’hui a pour scène l’Obravie.
Deux hommes.
La star locale Igor Zobradj.
Un autre.
Le froid.
L’agonisante vérité de l’humain verrouillé à sa vie comme la pile à la télécommande du salon.
 
Ca se rafraîchit, de Kevin Kresberg.
 
Bonne séance à tous.
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17 février 2008 7 17 /02 /février /2008 00:00
gerard-crobard.JPG  Bonjour peuple d’asservis, je suis Gérard Crobard. Envoyé très spécial du Blog de Myblack en Obravie, ma mission est simple :  couvrir le 1er festival du très court-métrage de Gizmif. Hélas, le pull subtilisé à Magalie Vaé est trop petit pour l’endroit. Gizmif, lieu d’aisances et capitale du pays, profite de l’évènement pour accueillir, une semaine durant, les apparatchiks des caméras. Ici, Michel Denisot est un porte-plume de l'anonymat, et les pass de cette bonnasse de Daphné Roulier sont refusés avant même qu'elle ne dégaine. Si quelqu’un a compris le jeu de mot avec Magalie Vaé, prière de m’envoyer un mail de confirmation.
 
Pendant près d’une semaine, je vous montrerai les films projetés du haut des façades par les membres d’un jury essentiellement composé de paysans obraviens et anoures. Cette méthode de sélection, quoiqu’un peu fruste, nous évite la traditionnelle congestion de films qu’offre généralement ce genre de festival.
Sur 40 films projetés, seul trois ou quatre survivent ainsi au vol.
 
Gizmif-f-copie-1.JPG Logé au 5ème étage de l’hôtel Jar Jar Binks de Gizmif, je digère l’inactivité en admirant le paysage, ses îlots de fumée et les films qui deltaplanent.
 
 
Trois ou quatre grand maximum, dont One Night with my sausage, du Tchécoslovaque d’origine libanaise Marek Laznek, un ancien député européen. Une jolie histoire d’amour pour une œuvre qui plaira aux romantiques, charmant amuse-gueule de la compétition. 
 
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16 février 2008 6 16 /02 /février /2008 00:00

A l’occasion du 1er festival du très court-métrage de Gizmif, notre chroniqueur des salles obscures Gérard Crobard s’est rendu sur les lieux du drame, en Obravie.
 
Vous retrouvez prochainement les premiers très courts-métrages en compétition. D’ici là, profitez du voyage avec ce très mince folio sur ce pays inconnu.
___________________________________________________________________
 
  
L’OBRAVIE
 
 
 
Pays d'Asie. Ex-République soviétique, indépendante depuis 1999.
PNB 2007 : 225ème/226
Superficie : 12 400 Km²
Capitale : Gizmif
Langues parlées : Obravien (42%), Tadjik (22%), Russe (19%), Roumain (5%), Esperanto (5%), Gabonais (4%), Français (3%)
Composition Ethnique : Tadjikistanais (32%), Ouzbek (26%), Gabonais (21%), Français (1%), Fromage à Raclette (18%), Matières Grasses (0%)
Religion : Socialiste à 84%
Monnaie : le zlougi
Espérance de vie : 46 ans
 

Géographie et climat :

L'Obravie est parsemée de nombreuses plaines, assez montagneuses, un peu ondulées, dont le sol très riche en terre et en boue ne laisse aucune chance à la survie de la flore. Le climat, considéré comme merdique, a toujours permis des rendements céréaliers minables et de très mauvaise qualité.
De janvier à décembre, l’Obravie est traversé par des violentes bourrasques détruisant les habitations du pays. Les autres mois, ça va. La nuit dure entre deux heures du matin et seize heures de l’après-midi. 
 
 
chier-dans-l-eau.jpg Le fleuve Sapiakoun est le fleuron de l’Obravie. Le soir, à l’heure du repas, de nombreux obraviens viennent y chier pour nourrir les poissons et les vingt-six espèces de tortues recensées.
 

Régime Politique :

Jadis région féodale soumise à l’empire russe, l’Obravie est indépendante depuis 1999. Les présidents obraviens sont élus pour 4 ans par tirage au sort parmi la population. On choisit pour chaque élection une jeune vierge qu'on bande avec un foulard sur les yeux. Elle est ensuite lancée dans la nature puis poursuivie par l’ensemble de la population. Le premier à la rattraper devient président de la république. Depuis 1999, le président de l’Obravie est un épouvantail à moineaux (très apprécié du peuple).
 
rats-g--ants.jpg En Obravie, les noirs sont emmenés dans des camps à dos de rats, sur lesquels des savants réalisent des expériences scientifiques. Les rats peuvent bien entendu regarder les expériences.

Le président peut choisir un premier ministre, s'il le veut, mais il n'est pas obligé. La tradition veut que si le président est d'un signe astrologique compris entre capricorne et sagittaire, il nomme un premier Ministre. Dans le cas contraire, non. Mais il n'est pas obligé de suivre la tradition.
Le premier Ministre n'a aucun pouvoir. Il ne sert à rien. Il peut néanmoins nommer un second Ministre, qu'on appelle 3ème ministre, qui ne sert à rien également.
L'assemblée nationale comprend les 16 millions d'obraviens qui ne sont pas président de la république, c'est-à-dire le reste de la population, excepté les anciens détenus, les malfrats, les étudiants, les jeunes, les personnes âgées, les noirs, les femmes, les pauvres, les pianistes, les personnes n'appartenant pas au parti majoritaire SPP, les personnes appartenant au parti majoritaire SPP qui ne sont pas des épouvantails à moineaux. L’assemblée nationale est actuellement composée de quatre obraviens.
 
Agriculture :
Après l'effondrement des autres secteurs productifs, l'agriculture a pris une importance capitale dans l'économie de l'Obravie, puisqu'elle en représente 98,6 % (les 1,4 % restants provenant de la vente de goyave). Les productions commerciales de vins et légumes sont pratiquement inexistantes, et de très mauvaise qualité de toute manière. Le revenu du commerce extérieure est estimé approximativement à 0 Zlougi (25 000 Zlougis = 1 Euro).
 
Culture :
Pays historiquement replié sur lui-même, l’Obravie ne déroge que très rarement à ce précepte. Le festival du très court-métrage de Gizmif n’existe que pour permettre à Igor Zobradj, star du cinéma local, de rafler quelques prix prestigieux.
 
2576-1-.jpg Kröj Bazzouf, le plus grand homme du monde, est de nationalité obravienne. Il pose ici à droite, aux côtés de sa femme Prastlawek (qui mesure 6 mètres 18)
 

Mines et Industries :
Depuis son indépendance, l'Obravie est scindée en deux. Une partie au nord, appelée "Obravie du Nord", et une autre au sud, appelée "Obravie de l'ouest". Or, les anciens sites industriels de production sont tous situés en Ouzbékistan. C'est pourquoi l’activité obravienne se réduit aujourd'hui au séchage de feuille et à la vente de cailloux. Et encore, le secteur du caillou a subi le choc brutal de la crise financière de 2005, qui a porté un coup sévère à son activité.
Durement touchée par la sécheresse, qui dure depuis 6 ans, la population migre vers les villes, en tentant d'éviter les quelques mines anti-personnelles enterrées ici ou là. La guerre civile a durement touché l'industrie et occupe les financements encore existants. De plus, la famine règne. Selon nos infos, 24 millions d'obraviens manqueraient de nourriture, chiffre d'autant plus inquiétant que l'Obravie ne compte que 16 millions d'habitants.

Économie et commerce extérieur :
La crise de 2005 a replongé l'Obravie dans le chaos. Depuis son indépendance, le pays n'a connu que 3 jours de répit (un lundi, un mardi, et un samedi matin, de 6 à 10 heures). Les exportations ont chuté de 2420 % en même temps d'ailleurs que les importations. Le taux de croissance annuel proche des 1,3% demeure largement tributaire des testaments des vieillards agonisants dans les ruelles maussades de la capitale. Au total, l'économie obravienne représente environ le prix d'une contravention pour excès de vitesse. Un comble, lorsqu’ici 73% des habitants ignorent que la roue a été inventée.
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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 10:00
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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 00:00

G--rard-crobard-petit.JPG Salut les clodos, c’est tonton Gérard Crobard, roi des clics, des cliques, des clopes, des clebs, des claps et des claques. Ma faconde naturelle m’a conduit à sympathiser avec le réalisateur italien Giancarlo Vecchio, fraîchement récompensé du Poulpe d’Or du festival du film de Florence.
 
D’ordinaire peu généreux en commentaires, Giancarlo Vecchio s’est confié à ma caméra entreprenante, revenant sur cet accessit qui lui ouvre désormais les portes du marché français. Son film, intitulé « Henri IV, un destin brisé », renoue avec la splendeur du cinéma des années 60. Sur l’urne funéraire des Gillo Pontecorvo et Pier Paolo Pasolini, la main de Giancarlo Vecchio mélange dorénavant le génie de la botte avec les cendres du passé.
 
Le jury transalpin, en décernant ses louanges à la France, nous prouve ainsi que la fameuse rivalité entre les deux pays navigue désormais dans l’histoire ancienne – même si, putain, Materazzi, c’est vraiment un enculé.
 
Voici en avant-première le film de Giancarlo Vecchio, précédé de mon interview sans concession.

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14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 00:00
Après l’immense succès de l’album Pagny chante Brel, écoulé à plus de [chiffres de ventes non trouvés sur Google] exemplaires, les disques de reprises se multiplient en ce début d’année 2008. Les artistes français, bien décidés à suivre le sillon de Pagny et de Dany Brillant, multiplient ainsi les disques de reprises. Quitte à se répéter. 
 
sardou.jpg Michel Sardou chante Julien Clerc permet à l’interprète du Rire du Sergent de saluer l’amant de Mélissa. 20 chansons pleines d’émotions qui berceront les amatrices des deux musiciens. Michel Sardou se sort plutôt bien de l’exercice, ajoutant au répertoire de Julien Clerc cette pincée de populisme qui a toujours fait son succès.
 
les-mucl--s.jpg Les Musclés reprennent Snoop Doggy Dogg, où l’hommage déchirant des complices de Dorothée au rappeur californien. Quatorze refrains d’amour, des mélodies enchanteresses bien loin des troublantes La Merguez Party et autres La fête au village. Avec, en Bonus track, le générique de La croisière foll'amour mixé par Fatboy Slim.
 
aznavour.jpg Dans Charles Aznavour revisite Tokio Hotel, le compositeur d’origine arménienne rend hommage au groupe d’ados prépubères dans douze reprises inattendues. De sa langue de velours, Aznavour se jette à l’eau et réussit ce délicat challenge avec la facilité qu’on lui connaît. L’occasion pour son public croulant de découvrir le renouveau du rock européen.
 
pat--e-au-pomme-de-terre.jpg Enfin, Un pâté aux pommes de terre reprend Grégory Lemarchal plaira à tous les fans du jeune artiste. Celui dont la voix de cristal faisait pleurer les chaumières renaît, l’espace d’un disque, sous les traits d’un pâté aux pommes de terre aussi attendrissant que finement salé.
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6 janvier 2008 7 06 /01 /janvier /2008 20:06
Invité de nombreux bêtisiers télévisuels abrutissants visant, dans une optique factice de rétrospective en images de l’année écoulée, à glaner le sommeil balbutiant des parts de marché en pantoufles à trous, notre spécialiste cinéma Gérard Crobard en a profité pour faire sa moisson de trésors en reprenant à peine son souffle vu la longueur des phrases.
 
« Allo, Myblack ? Change de vitesse, j’ai la vidéo du siècle ! », m’a-t-il hurlé hier au bigophone dans un alcool incertain naviguant entre le cognac et le Sauterne. L’esthète avait simplement oublié de me préciser de quel siècle il vantait les mérites.
 
Après le succès d’estime de l’Arroseur arrosé, l’éminent court-métrage de Jean-Michel Yaourt daté de 1892, Gérard Crobard nous revient plus coquecigrue que jamais avec L’arrosé arroseur, du même Jean-Michel Yaourt. 


Souvenez-vous : L'arroseur arrosé, un film qui marqua son époque comme jamais (j'aime bien dire ce genre de phrase creuse quand je sais pas trop quoi raconter, surtout en cinoche. Ca fait très Télérama.)
 


L’arroseur arrosé
, on l’a déjà affirmé ici-bas en septembre, fut le premier film de l’histoire du cinéma. Dialogues percutants, humour, décors flamboyants, intrigue persuasive : tout y est, y compris le reste.
Néanmoins, Jean-Louis Yaourt n’est qu’un homme. Son génie a du composer avec les scènes loupées, les chiens dans les pattes et les problèmes de son. Un film ne se fait pas en une seule prise, sinon il s’électrocute.
 
L’arrosé arroseur constitue une ébauche à L’arroseur arrosé, une version non-définitive soigneusement planquée dans des cartons beiges aussi repoussants que le derrière de Xavier de Fontenay. Erreurs de montages, médiocrité apparente, vulgarité démonstrative : tout y est, y compris le reste. Message de félicitation au cinématographe qui immortalisa l'instant : bravo, quel instinct !
 
L’ami Gérard Crobard souhaitait en conserver l’exclusivité pour ses soirées d’ivrognes, pour impressionner les minettes. Devant mon autorité de chef d’état, il a finalement décidé de vous le proposer en avant-première mondiale. Béni-oui-oui soit-il.
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5 janvier 2008 6 05 /01 /janvier /2008 00:04

Henri-fabien-swhepps.JPG Salut, c’est Henri-Fabien Shewpps, qui a passé son 1er janvier commémoratif dans les bras agonisants de sa mère souffreteuse, entre Arthur et Julien Glaire. Aujourd’hui, et exclusivement pour le Blog de Myblack, je vais vous parler du dernier spectacle de Jean-Michel Lebrin, au Bataclan : Jean-Michel Lebrin au Bataclan.
 
 
Dans Jean-Michel Lebrin au Bataclan, Jean-Michel Lebrin campe pas moins de 230 personnages. Cet émule berrichon d’Arturo Brachetti, élevé aux graines du théâtre de rue et de l’improvisation, nous dévoile ici les multiples facettes de son talent : de l’histoire ancienne à la musique classique, en passant par les stars du cinéma et la grosse boulangère raciste de derrière l’immeuble, les vedettes se multiplient tels des chiens dans un bowling.
 
depression.jpg Jean-Michel Lebrin, longtemps cantonné à des rôles de second plan dans des films d’auteurs boudés par un public de boudins, transforme le Bataclan en véritable musée Grévin. Dans Jean-Michel Lebrin au Bataclan, pas vraiment de sketchs ni de scénarios construits ; simplement des tranches de vie, des zooms de l’existence, des miettes du présent qu'il se plaît à défigurer avec autant d'excellence qu'un chirurgien pour rombières ridées.
 
depression.jpg Jean-Michel Lebrin (ici en train d’imiter Doc Gynéco) est bien plus qu’un simple interprète de génie : c’est un véritable caméléon à la langue bien pendue, déversant dans un silence des plus poignants ses mimiques dépouillées de toutes pacotilles.
 
depression.jpg A bientôt 53 ans, Jean-Michel Lebrin (qu’on peut voir sur cette photo en pleine parodie de Michael Youn) a su rester jeune. L’ancien complice de Patrick Sébastien - qu’il a croisé un jour dans le métro – n’a désormais plus rien à envier à son maître, sinon les jongleurs d’assiettes moldaves. Entre Chaplin et Droopy, Jean-Michel Lebrin s'anime à foison l'espace de deux heures dans Jean-Michel Lebrin au Bataclan, un spectacle entièrement écrit par Jean-Michel Lebrin.
 
depression.jpg S’il est capable de croquer avec malice les femmes (comme ici, en Isabelle Adjani), Jean-Michel Lebrin reste naturellement porté sur les hommes. Enfant de Thierry Le Luron, l’artiste au visage élastique peint son Jean-Michel Lebrin au Bataclan de vitriol, sans se soucier du qu’en-dira-t-on et des poursuites judiciaires. « Les poursuites judiciaires, je m’en fous, je cours plus vite qu’elles ! », déclarait-il d’ailleurs non sans humour en 2001, peu avant son procès perdu contre Karl Lagerfeld.
 
depression.jpg Dans un final haletant, Jean-Michel Lebrin revisite à lui tout seul la campagne présidentielle 2007, en s’inspirant des tics des principaux candidats (comme le prouve cette image tirée du spectacle, où l’on peut apercevoir Jean-Michel Lebrin en Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou et Gérard Schivardi). Car Jean-Michel Lebrin, bien loin des facilités d'un Gad Elmaleh - pour ne citer que lui -, se permet de chatouiller le nombril des puissants, de titiller par un regard cruel mais objectif sur la société le ventre rondouillard de ceux que les plus lâches n'osent attaquer.
 
depression.jpg Et c’est finalement au moment du rappel que Jean-Michel Lebrin redevient lui-même : son imitation très personnelle de Jean-Michel Lebrin singeant Daniel Auteuil pousse la larme à l’œil ; sans doute emporté par les applaudissements, le pasticheur aux cheveux pastel se décide enfin à lâcher un mot, son premier du spectacle, un « Merci » saisissant de sincérité qui résonne, pour toujours, dans nos cœurs de simples mortels.
 
 
Jean-Michel Lebrin au Bataclan
Un spectacle de Jean-Michel Lebrin
Du 4 au 9 janvier 2008 au Bataclan
Durée : 2 heures
Contraintes techniques : un rideau noir dressé devant la scène empêche le public de regarder Jean-Michel Lebrin
Vidéo disponible : non
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