A l’occasion du 1er festival du très court-métrage de Gizmif, notre chroniqueur des salles obscures Gérard Crobard s’est rendu sur les lieux du drame, en Obravie.
Vous retrouvez prochainement les premiers très courts-métrages en compétition. D’ici là, profitez du voyage avec ce très mince folio sur ce pays inconnu.
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L’OBRAVIE
Pays d'Asie. Ex-République soviétique, indépendante depuis 1999.
PNB 2007 : 225ème/226
Superficie : 12 400 Km²
Capitale : Gizmif
Langues parlées : Obravien (42%), Tadjik (22%), Russe (19%), Roumain (5%), Esperanto (5%), Gabonais (4%), Français (3%)
Composition Ethnique : Tadjikistanais (32%), Ouzbek (26%), Gabonais (21%), Français (1%), Fromage à Raclette (18%), Matières Grasses (0%)
Religion : Socialiste à 84%
Monnaie : le zlougi
Espérance de vie : 46 ans
Géographie et climat :
L'Obravie est parsemée de nombreuses plaines, assez montagneuses, un peu ondulées, dont le sol très riche en terre et en boue ne laisse aucune chance à la survie de la flore. Le climat, considéré comme merdique, a toujours permis des rendements céréaliers minables et de très mauvaise qualité.
De janvier à décembre, l’Obravie est traversé par des violentes bourrasques détruisant les habitations du pays. Les autres mois, ça va. La nuit dure entre deux heures du matin et seize heures de l’après-midi.
Le fleuve Sapiakoun est le fleuron de l’Obravie. Le soir, à l’heure du repas, de nombreux obraviens viennent y chier pour nourrir les poissons et les vingt-six espèces de tortues recensées.
Régime Politique :
Jadis région féodale soumise à l’empire russe, l’Obravie est indépendante depuis 1999. Les présidents obraviens sont élus pour 4 ans par tirage au sort parmi la population. On choisit pour chaque élection une jeune vierge qu'on bande avec un foulard sur les yeux. Elle est ensuite lancée dans la nature puis poursuivie par l’ensemble de la population. Le premier à la rattraper devient président de la république. Depuis 1999, le président de l’Obravie est un épouvantail à moineaux (très apprécié du peuple).
En Obravie, les noirs sont emmenés dans des camps à dos de rats, sur lesquels des savants réalisent des expériences scientifiques. Les rats peuvent bien entendu regarder les expériences.
Le président peut choisir un premier ministre, s'il le veut, mais il n'est pas obligé. La tradition veut que si le président est d'un signe astrologique compris entre capricorne et sagittaire, il nomme un premier Ministre. Dans le cas contraire, non. Mais il n'est pas obligé de suivre la tradition.
Le premier Ministre n'a aucun pouvoir. Il ne sert à rien. Il peut néanmoins nommer un second Ministre, qu'on appelle 3ème ministre, qui ne sert à rien également.
L'assemblée nationale comprend les 16 millions d'obraviens qui ne sont pas président de la république, c'est-à-dire le reste de la population, excepté les anciens détenus, les malfrats, les étudiants, les jeunes, les personnes âgées, les noirs, les femmes, les pauvres, les pianistes, les personnes n'appartenant pas au parti majoritaire SPP, les personnes appartenant au parti majoritaire SPP qui ne sont pas des épouvantails à moineaux. L’assemblée nationale est actuellement composée de quatre obraviens.
Agriculture :
Après l'effondrement des autres secteurs productifs, l'agriculture a pris une importance capitale dans l'économie de l'Obravie, puisqu'elle en représente 98,6 % (les 1,4 % restants provenant de la vente de goyave). Les productions commerciales de vins et légumes sont pratiquement inexistantes, et de très mauvaise qualité de toute manière. Le revenu du commerce extérieure est estimé approximativement à 0 Zlougi (25 000 Zlougis = 1 Euro).
Culture :
Pays historiquement replié sur lui-même, l’Obravie ne déroge que très rarement à ce précepte. Le festival du très court-métrage de Gizmif n’existe que pour permettre à Igor Zobradj, star du cinéma local, de rafler quelques prix prestigieux.
Kröj Bazzouf, le plus grand homme du monde, est de nationalité obravienne. Il pose ici à droite, aux côtés de sa femme Prastlawek (qui mesure 6 mètres 18)
Mines et Industries :
Depuis son indépendance, l'Obravie est scindée en deux. Une partie au nord, appelée "Obravie du Nord", et une autre au sud, appelée "Obravie de l'ouest". Or, les anciens sites industriels de production sont tous situés en Ouzbékistan. C'est pourquoi l’activité obravienne se réduit aujourd'hui au séchage de feuille et à la vente de cailloux. Et encore, le secteur du caillou a subi le choc brutal de la crise financière de 2005, qui a porté un coup sévère à son activité.
Durement touchée par la sécheresse, qui dure depuis 6 ans, la population migre vers les villes, en tentant d'éviter les quelques mines anti-personnelles enterrées ici ou là. La guerre civile a durement touché l'industrie et occupe les financements encore existants. De plus, la famine règne. Selon nos infos, 24 millions d'obraviens manqueraient de nourriture, chiffre d'autant plus inquiétant que l'Obravie ne compte que 16 millions d'habitants.
Économie et commerce extérieur :
La crise de 2005 a replongé l'Obravie dans le chaos. Depuis son indépendance, le pays n'a connu que 3 jours de répit (un lundi, un mardi, et un samedi matin, de 6 à 10 heures). Les exportations ont chuté de 2420 % en même temps d'ailleurs que les importations. Le taux de croissance annuel proche des 1,3% demeure largement tributaire des testaments des vieillards agonisants dans les ruelles maussades de la capitale. Au total, l'économie obravienne représente environ le prix d'une contravention pour excès de vitesse. Un comble, lorsqu’ici 73% des habitants ignorent que la roue a été inventée.